Lire notre monde inscrit les rencontres de l’illustration dans son programme et Gustave Doré est mis à l’honneur à la Galerie Heitz du Palais Rohan du 25 avril au 15 juillet 2024 pour une exposition joliment intitulée : "La Constellation Gustave Doré". Voyage étoilé en perspective ! Raconté par notre ambassadrice Stéphanie Bodin
Pourquoi se rendre à cette exposition ?
Chacun entretient avec Gustave Doré un lien particulier. N’est-il pas celui qui a enchanté nos livres de contes, illustré les fables de La Fontaine et laissé son empreinte dans notre imaginaire ?
Et bien cet homme-là est alsacien, il est né en 1832 à Strasbourg et a vécu dans le quartier de la cathédrale, très près des livres, des légendes et des traditions.
Fréquenter cette exposition, c’est non seulement éprouver la sensation de rendre visite à un lointain parent, c’est aussi et surtout renouer avec l’enfant qu’on était et qui un jour s’est extasié devant d’époustouflantes illustrations... L’art de Gustave Doré a en effet le pouvoir de nous emporter dans des galaxies inexplorées, de nous faire aimer des classiques, de donner corps à des textes, des idées ou des personnages littéraires.
C'est bien ce que rappelle un panneau à l’entrée de l’exposition : "[Gustave Doré] est durablement attaché aux œuvres de François Rabelais, Charles Perrault, Dante Alighieri, Alfred Tennyson, Edgar Allan Poe ou encore la Bible dont il a donné des interprétations singulières et fascinantes".
Une traversée dans l’édition illustrée
L'exposition retrace le parcours graphique de l’illustrateur et le place dans le contexte de l’édition illustrée au XIXe siècle. On le sait moins mais Gustave Doré a commencé par la gravure de presse. Dans un siècle où la caricature était à la mode, il s’est essayé à son tour à la satire de mœurs ; puis il a trouvé sa place en explorant le patrimoine littéraire.
L’exposition est ainsi organisée : les sources et premiers modèles de Gustave Doré ; Gustave Doré et l’édition illustrée au XIXe siècle ; "Faire collection" : l’épique ; le reportage social ; le merveilleux, le fantastique et le divin. Et l’on voit à quel point la carrière de l’illustrateur s’est envolée vers un onirisme virtuose.
Il est fascinant de comprendre que là où l’illustrateur est bien souvent soumis au texte, Gustave Doré a opéré un renversement des valeurs en créant des illustrations tellement maîtrisées qu’elles en sont devenues inoubliables, largement à la hauteur des œuvres, dans une puissante alchimie créatrice.
L’estampe et le livre au XIXe siècle
L’exposition s’intéresse aux différentes techniques de l’estampe, en particulier celle que Gustave Doré remit au goût du jour : la gravure sur bois de bout.
On y explique la différence avec la gravure de teinte et la lithographie et on s’intéresse enfin aux différents ornements de page que l’on croise dans les livres : lettrines, frontispices et vignettes.
Pour le vernissage de l’exposition qui avait lieu mercredi 24 avril 2024, le graveur Victor Lefebvre invité pour l’occasion expliquait au public les secrets de la technique de Gustave Doré. Le voir à l’œuvre fut fort convaincant !
Petit test de vos connaissances
Si vous ne savez pas répondre au moins à l’une de ces trois questions, c’est bien le signe que cette exposition n’attend que vous !
- Par quel événement d’importance Gustave Doré a-t-il été marqué durant sa jeunesse ?
- Qui est le premier modèle graphique de Gustave Doré ?
- Par l’iconographie de quel chef d’œuvre strasbourgeois le petit Gustave a-t-il été fasciné enfant ?
Voici les réponses : le 400e anniversaire de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg / J.J. Grandville / l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg
Je vous souhaite un beau voyage interstellaire !