Des élèves de l’école Simone Veil de Lingolsheim et des scénographes de la compagnie Vert d’eau ont plongé dans l’histoire de l’album jeunesse Le chant des loups, de l’autrice Alice Liénard. Ils ont reconstitué le voyage de ses héroïnes, une petite fille et une vieille ourse. Leur spectacle et leur exposition ont été présentés fin mai à la Maison des arts de Lingolsheim. Comment s’est déroulé ce travail ? Des élèves de CE2 et CM1 ont mené l’enquête.
Les élèves de CP et CM1-CM2, leurs maîtresses Emma et Charline et les artistes Margaux et Lucas ont inventé une histoire qui parle du voyage d’une petite fille. Ils ont inventé cette histoire à partir d’un album qui s’appelle "Le chant des loups". Il raconte l’aventure d’une petite fille et d’une ourse qui font un voyage à la recherche des loups. C’est un peu comme une quête. Le projet a débuté en septembre avec maîtresse Emma et les CP et maîtresse Charline et les CM1-CM2, puis en janvier avec les artistes professionnels. Il s’est terminé en mai avec un spectacle et une exposition. Le public invité était les parents et les élèves de maîtresse Muriel. Maîtresse Charline et maîtresse Emma se sont mises d’accord pour créer ce projet. Elles avaient envie d’un projet pour toute l’année. Elles souhaitaient que les petits et les grands travaillent ensemble parce que les CP étaient timides.
Adel, Léon, Adam
Imaginer l’univers des enfants
Les maîtresses et les artistes ont choisi le livre "Le chant des loups" parce qu’ils voulaient travailler sur un voyage et sur un animal mythique comme le loup. Ils voulaient une histoire qui ne soit pas détaillée pour que les enfants puissent imaginer et ajouter des éléments, par exemple les monstres dans la nuit sans lune et les animaux imaginaires que la petite fille a rencontrés sur son chemin. Ils ont aussi inventé les paysages, les saisons, et certaines parties de l’histoire comme l’étape de la forêt. Les enfants ont fabriqué des petits livres avec du découpage et de la ficelle, des livres un peu plus grands sous forme de kamishibaï et des livres énormes qui peuvent aller sur scène. Ces livres géants permettaient aux enfants de plonger dans l’histoire. Ils sont fabriqués avec du bois, du tissu et de la peinture. Les artistes ont voulu faire beaucoup de productions différentes pour que les enfants aient un univers et qu’ils s’imaginent dans l’histoire.
Kelyssa, Kamélia, Thalia, Naëlle, Nelya
Comment les enfants ont travaillé sur ce spectacle ?
Il y avait plusieurs groupes. Les enfants ont travaillé séparément sur l’été, l’hiver, l’automne et le printemps et deux groupes ont travaillé sur la nuit sans lune et sur la nuit avec lune. Chaque groupe était mélangé avec des CP et des CM1-CM2. Leur travail est une production collective parce que chaque groupe représente une partie de l’histoire. Au fur et à mesure qu’ils faisaient des bouts d’histoire, ils essayaient de coller ces bouts. Si ça ne marchait pas, ils changeaient, mais si ça marchait, ils laissaient. Chacun des six groupes a fait une partie de l’histoire et avec tous les groupes réunis, ça a donné une histoire complète. Tout le monde n’a pas fait la même chose. Les enfants ont fait les kamishibaï, des poèmes japonais, des haïkus, de la peinture, du bricolage…
Sur scène, il y avait plusieurs rôles. Les techniciens déplaçaient les personnages, les monstres et les paysages dans les kamishibaï. Un kamishibaï est comme un théâtre de marionnettes. D’autres techniciens servaient à déplacer l’affiche. Les narrateurs lisaient l’histoire de l’ourse et de la petite fille avant l’histoire en grandeur nature. Les acteurs ont joué des rôles de personnages. Les maîtresses ont joué le rôle de souffleurs pour aider les élèves. Les enfants ont imaginé et créé les cris légendaires des animaux. Les artistes n’étaient pas du tout au courant.
Clément, Yasmine, Adam, Edis, Omar
Les techniques des élèves
Les élèves artistes ont travaillé en groupes mais pas sur les mêmes objets. Ils ont fait des arts plastiques dans chacun des groupes. Ils ont utilisé des matières et des couleurs : du bois, du papier froissé, du polystyrène, du carton, du tissu… Par exemple, les élèves ont trempé leurs mains dans de la peinture et les ont posées sur du tissu et ça a laissé des traces de mains. Pour le kamishibaï, ils ont fait des personnages, des paysages et de grandes baguettes pour accrocher les personnages en papier et les glisser par le haut du théâtre et les faire bouger. Les enfants ont inventé des monstres bleus pour imaginer le livre. Les paysages étaient glissés par les côtés, par exemple des buissons et des montagnes à l’arrière. Le kamishibaï fait du volume et ça fait beaucoup plus réaliste. C’est comme en 3D. Il est fait en bois.
Lara, Anfal, Eduarta, Princia, Amina
Comment s’est passé le mélange des CP et des CM1-CM2
Au début, les CM ne voulaient pas trop travailler avec les CP mais ensuite ils ont compris qu’ils pouvaient bien travailler ensemble. Ça leur a permis de grandir plus vite. Les élèves de maîtresse Charline et de maîtresse Emma ont travaillé assez vite en équipe. Ils ont travaillé dans six groupes avec les CP et les CM mélangés. Ils ont tous eu des rôles. Les petits avaient plus d’imagination que les grands parce qu’ils avaient plus d’idées. Les grands se sont occupés de l’écriture. Au début, les CP ne savaient pas écrire donc la classe de maîtresse Charline les a aidés. Puis ils ont évolué et réussi à faire plus de choses seuls.
Les petits et les grands ont imaginé le chemin des loups et de la petite fille. Maîtresse Charline voulait voir ce que ça pouvait faire de mélanger les élèves. Et maîtresse Emma a accepté. L’idée était que les CP apprennent à se lier avec les CM. Les petits ont appris à grandir. Sur scène, des fois, ils arrivaient mieux à faire les rôles que les grands. Grâce à ce projet, les grands se sont adoucis et se sont sentis responsables des petits. Les grands ont compris qu’on ne grandit pas tous au même rythme. Ils se sont dit qu’ils étaient aussi comme ça quand ils étaient petits. Les élèves peuvent bien se regrouper. Comme ça, dans la cour de récréation, ils peuvent jouer ensemble. Ils se sont très bien entendus et leur histoire a marché.
Gloria, Jannah, Salakhaddin, Haïley, Eva, Mohamed
Notre ressenti après le spectacle
La représentation théâtrale nous a globalement enthousiasmés. Nous avons été très impressionnés par le travail accompli par les élèves. L’interprétation théâtrale de l’histoire a semblé trop abstraite à certains pour être comprise et la durée de la représentation trop courte à d’autres. Nous aurions aimé que l’histoire soit plus racontée, le voyage des loups plus détaillés et voir plus d’action. La mise en scène proposée était très intéressante, avec une alternance de lecture, présentation du kamishibaï, et de saynètes, pour les trois moments forts du spectacle.