Le 9 décembre dernier le festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges proposait, en lien avec la Ville de Strasbourg dans le cadre de sa labélisation Capitale mondiale du livre UNESCO 2024, une rencontre exceptionnelle avec Jean-Marie Gustave Le Clézio. Prix Nobel de littérature en 2008, il n’a cessé de parcourir le monde. Ainsi, il a accepté de partagé ses « géographies », fruit de ses nombreux voyages, qui l’ont toujours inspiré.
L'écrivain aux racines nomades
Sur le mode intimiste, Jean-Marie Le Clézio s’est livré, une heure durant, à une introspection sur les origines, les racines, sur la sève qui coule dans ses veines. Cette sève, c’est son enfance à l’île Maurice, cette insularité qui a façonné son envie d’ailleurs.
Et c’est par l’imaginaire que le jeune Le Clézio a commencé son voyage. Ou plutôt ses voyages. Par l’entremise de vieilles cartes se dessinait un nouvel imaginaire géographique, une volonté de parcourir le monde. La lecture devenait le creuset de son émancipation. Les histoires d’aventure, les récits de voyage, voilà la sève du futur Prix Nobel de littérature. Cette aspiration à arpenter des horizons différents, à naviguer vers d’autres paysages font de J.-M. Le Clézio l’écrivain de l’altérité à « l’identité nomade ».
La salle de conférence, comble, écoute et se délecte de ces récits aux parfums exotiques. L’entretien touchant à sa fin, les questions fusent.
Et J.-M. Le Clézio de se livrer sur sa vision de la littérature, sur sa passion pour la littérature coréenne, sur son respect du combat féministe. D’où son souhait de voir des figures féminines occuper une place centrale dans son œuvre. C’est, en filigrane, un plaidoyer pour une réconciliation, une meilleure écoute et une compréhension entre hommes et femmes. Aussi, J.-M. Le Clézio est autant intemporel qu’inscrit dans son temps, et ses récits seront, sans l’ombre d’un doute, lu des générations durant.